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Monflanquin de 1279 à 1328
"au temps   des  Plantagenets"
(2)
Intermède Philippe le Bel
(1294.1303)
Sommaire des  parties de l'étude . .
Partie 1 : 1279.1294, les Plantagenets : Edouard I°
Partie 2 : 1294-1303, les Capétiens : Philippe le bel
Philippe le bel, la saisine : 1294
Le sentiment national ?
Guerre et négociations
Partie 3 : 1303.1324, les Plantagenets : Edouard 2 et Edouard 3
Partie 4 : 1324.1328, les Capétiens : CharlesIV et Philippe VI
1279.1328 : Bibliographie
 
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Philippe le bel, la saisine : 1294
 
 Ce temps de plénitude va connaître un à-coup sérieux en raison de la politique menée par Philippe le Bel qui a succédé à  Phi-lippe le Hardi en 1285.
 
Comme son père précédemment, le Roi a la plus grande considération pour les ju-ristes qu'il place sous le contrôle de Guillaume de Nogaret. La Guyenne prospère ne peut que l'attirer, et sa convoitise le pousse à préparer la conquête de cette province dés 1292. Or cette même année les tensions entre marins Normands et Anglais entraînent des actes de violence. Philippe le Bel entre en négociation avec Edouard I° sans aucun esprit de conciliation; son attitude est cassante.
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Le 15 Mai 1293 une flotte d'Anglais et de Bayon-nais détruit une flottille Normande devant la pointe St Ma-thieu; à leur retour les Bayonnais pillent La Rochelle. Phi-lippe le Bel a le prétexte pour durcir sa position : il adresse une citation personnelle au Roi d'Angleterre de comparaître en sa qualité de vassal devant la Cour de France. Edouard I° lui envoie son frère Edmond qui accepte en Février 1294 un simulacre de traité par lequel le Duché de Guyenne est livré pour quarante jours à Philippe en réparation des abus anglo-gascons. C'est la Saisine du Duché ( 22).
 
En effet, Edmond consent, le 3 Février, à livrer au roi Philippe vingt des officiers d'Edouard I° en Gascogne pour "aucunes désobéissances" qu'ils lui auraient faites; plus six places fortes à savoir : Saintes, Talmont, Tournon, Puymirol, Penne et Monflanquin.
 
"Place forte pour l'Agenais" Monflanquin se voit attribuer un statut qui à la fois conforte le choix stratégique initial de son implantation, la qualité de son site défensif et la réalité de ses remparts une décennie après l'accord passé avec Grailly.
 
Le traité est scrupuleusement observé du côté d'Edouard I°, mais on ne sait rien de précis en ce qui concerne Monflanquin : la place a-t-elle été livrée comme convenu ou occupée lors de la reprise rapide des hostilités ?
 
Selon Boudon de Saint Amans (23), les ordres de la monarchie anglaise n'ont pas eu le temps de parvenir à leurs destinataires sur place en raison de la promptitude de l'attaque. Aussi Monflanquin fut occupée lors de l'avancée des troupes de Philippe le Bel, commandées par Raoul de Nesle. Avancée qui ne trouve en face d'elle aucune résistance, les villes ouvrant leurs portes les unes après les autres.
           
Livrée ou occupée la bastide de Monflanquin, semble-t-il, n'a pas eu à souffrir en cette année 1294 des retombées d'une quelconque bataille. Les seuls inconvénients, parfois fort désagréables au demeurant, ont pu venir des troupes de passage "vivant sur le pays". Ce que les Monflanquinois n'avaient pas connu depuis la naissance de leur bastide.
 
Le sentiment national ?
 
Le retour de la bastide sous l'autorité des Capétiens pose incidemment le problème du sentiment de la population à l'égard des pouvoirs qui se succèdent de la sorte.
 
Les historiens du XIX° siècle ont donné une réponse, encore souvent avancée de nos jours, selon laquelle les Agenais, et par voie de conséquence les Monflanquinois, avaient subi la présence anglaise dans l'attente d'une libération par les Français.
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Or, il s'avère que le terme même de "frontière" est un anachronisme en cette fin de XIII° siècle. De plus le terme de "Francia" s'emploie rarement pour désigner l'ensemble du Royaume. Il faut attendre 1525 pour que soit dessinée la première carte de France. Aussi est il admis aujourd'hui que le sentiment national et la notion de frontières ne sont pas des concepts du moments (24).
 
Certes, la dynamique politique des Capétiens au XIII° siècle, c'est à l'évidence la construction du Royaume comme une unité que l'avenir justifiera d'ailleurs. Mais pour les contemporains, la conscience régionale et même locale l'emportent. C'est en fonction des intérêts de la basti- de que ses habitants jaugent les Capétiens et les Plantagenets.
 
Dans ce monde, imprégné par un type de  relations féodales, la perception dominante des transferts d'une autorité à l'autre pourrait bien être celle d'un chassé-croisé, sans plus, entre le suzerain Capétien et son vassal Plantagenet. Le problème ne se pose pas en termes nationaux. C'est un anachronisme que de le faire.
 
Il n'est pas exclu que, de toute façon, les Monflanquinois voient en ces Princes des représentants interchangeables d'une même menace : à savoir l'expansionnisme du Nord conquérant.
 
Ce qui les diffère c'est leur langue, aussi étrangère l'une que l'autre à la langue d'Oc du Haut Agenais. Chacun apprécie que leur présence soit estompée dans la mesure où elle se manifeste par des représentants-intermédiaires la plupart du temps gascons. C'est pour-quoi l'objectif prioritaire pour les Monflanquinois reste le même quelque soit l'interlocuteur : obtenir le maximum de respect des Coutumes et de la Charte.
 
Cette indifférence à l'égard de la nationalité des Princes au pouvoir, qu'ils soient à Paris ou à Londres, provoque certainement des fluctuations dans l'adhésion des Monflan-quinois au parti de l'un ou de l'autre adversaire. En effet les préoccupations économiques, le souci de préserver la reconnaissance des droits et privilèges locaux, la présence ou la proxi-mité de troupes armées opérationnelles l'emportent sur toute autre considération.
           
Le pragmatisme pourrait bien être le maître mot pour qualifier attitude des gens de la bastide.
 
Guerre et négociations

L'accord initial sur la Saisine de quarante jours tourne finale-ment à l'installation permanente et à la guerre. En effet, le Roi d'Angle-terre, qui avait scrupuleusement observé le traité de Février 1294, s'aper-çoit un peu tard qu'il a été joué. Il se dispose sans tarder à défendre son droit par les armes tandis que Charles de Valois, frère de Philippe le Bel, arrive en Guyenne au secours du  Connétable Raoul de Nesle.

La guerre va durer prés de trois ans. Mais il ne semble pas que Monflanquin ait eu à en souffrir directement, l'essentiel des combats se déroulant surtout vers l'Ouest et principalement vers le Bordelais. Puis, pendant prés de six ans, des négociations vont avoir lieu entre les belligérants; ce qui en fait correspond pour les populations à un état de paix.

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D'ailleurs Philippe le Bel, dés sa prise de possession du territoire assurée, a organisé à son profit le prélèvement des recettes sur les baylies. Les comptes de Gérand de Monts, receveur d'Agen mentionne - pour la période de Mars 1296 au 4 Mai 1297 - au passage Monflanquin : "de Robino de *Molino pro ballivia Montis Flanquini, commandate eïdem : 246 L. Arn....", [Quelques lignes plus loin les comptes mentionnent : "Robino de Mely, pro ballivia Montis Monfliquini, tenta in commenda, 85 L. Arn..." Le même Robin certainement !]. Comptes intégrés aux comptes royaux dans le chapitre des "Terres Etrangères", c'est à dire des terres ayant été momentanément réunies au domaine royal (25).

En 1297, le Roi cède les baillages de Monflanquin et Monclar à Bernard Archier (26), retrouvant là le cumul des débuts (2). Ce jumelage laisse en effet à penser que la similitude des chartes de ces deux bastide en Juin 1256 et leur tout premier bayle unique restent une référence.

Parallèlement à cette gestion respectueuse des règles coutumières, évitant tout excès, Philippe le Bel prend une initiative vers la mi-Septembre 1302 pour se concilier l'affection des populations : il charge trois commissaires de visiter les Sénéchaussées de Carcassonne, Toulouse ... d'Agenais. Avec pouvoir de donner un certain nombre de liberté dont celle pour les bourgeois d'acquérir des fiefs nobles. Ces commissaires reçoivent même la faculté d'anoblir les bourgeois. Mesures qui ne passent certainement pas inaperçues à Monflanquin comme ailleurs (22).

Cette politique du Roi de France concerne également le clergé dont l'influence mérite attention de la part des pouvoirs laïques en lutte. Forts de quoi les ecclésiastiques obtiennent la permission de faire des acquisitions dans les fiefs du Roi aux moindres frais.

L'administration des Plantagenets écartée, Philippe le Bel semble avoir davantage une pratique de clientélisme que de rigueur dans l'organisation du Duché. c'est la porte ouverte à la confusion sur le terrain où chacun essaie de tirer profit de la situation. C'est une rupture sensible avec l'effort précédent, qu'ont connu les habitants de la bastide et de la baylie, pour organiser l'administration et la justice.
 
Suite de l'article :
Partie 3 : 1303.1324, les Plantagenets : Edouard 2 et Edouard 3